Comment proposer du crédit à des personnes non identifiables ?

Comment proposer du crédit à des personnes non identifiables ?

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Comment proposer un prêt à un agriculteur qui ne peut fournir aucune preuve de son historique de crédit ou même de sa véritable identité ? Les institutions de microfinance (IMF) des pays en développement sont quotidiennement confrontées à cette question, car elles s'efforcent d'accorder des crédits aux personnes vivant dans des pays dépourvus de bureaux de crédit, de systèmes d'identification nationaux ou parfois même de documents d'identification officiels tels que des certificats de naissance. Sans un système d'identification unique, les IMF ne peuvent pas suivre l'historique de crédit d'un client, que ce soit au sein d'une seule organisation ou auprès de plusieurs prêteurs. Lorsque les IMF ne savent pas qui a un bon historique de crédit, il n'y a aucun moyen de donner aux clients solvables l'accès à des prêts plus nombreux et plus importants, et aucun moyen de restreindre les clients ayant des antécédents de défaut de paiement.
 
Dans un étude récente d'agriculteurs du Malawi rural, les chercheurs de l'IPA Dean Yang, Xavier Gine et Jessica Goldberg ont examiné comment les taux de remboursement des prêts et l'accès au crédit étaient affectés lorsqu'une IMF collectait des données d'empreintes digitales sur ses clients afin de pouvoir les identifier à l'avenir. Les agriculteurs ont été divisés en un groupe dont les empreintes digitales ont été relevées au moment de leur demande de prêt, et un groupe témoin, dont les empreintes digitales n'ont pas été relevées. Les résultats sont saisissants : parmi les agriculteurs dont les empreintes digitales ont été relevées, 85 % de ceux considérés comme à haut risque ont entièrement remboursé leur prêt, alors que seuls 44 % des emprunteurs à haut risque du groupe de comparaison ont entièrement remboursé le prêt. Les données montrent que lorsque les emprunteurs à haut risque savent que l'IMF peut facilement les identifier à l'avenir, ils sont plus susceptibles de contracter des prêts plus petits et ils sont plus susceptibles d'utiliser le prêt aux fins prévues. De plus, en raison de l'augmentation des taux de remboursement, chaque dollar investi par l'IMF dans la technologie d'empreintes digitales a généré un bénéfice supplémentaire de 2.34 dollars.
 
La résultats de cette étude avoir des implications pour les marchés du crédit au Malawi et dans d'autres pays en développement. Ils révèlent l'importance d'être en mesure d'identifier correctement les emprunteurs dans un marché du crédit efficace et peuvent fournir des informations sur la façon dont le comportement des emprunteurs pourrait changer lors de l'introduction d'un bureau de crédit.
 
le 09 novembre 2012