Évaluation d'une campagne d'information reliant les femmes productrices d'aliments aux écoles au Guatemala
En collaboration avec l'IPA, des chercheurs ont mené une évaluation randomisée au Guatemala qui a révélé qu'une campagne de messages vidéo et textuels à destination des productrices agricoles sur le programme gouvernemental d'alimentation scolaire avait permis d'accroître la connaissance du programme et d'améliorer les prix et les ventes des produits demandés. Cependant, la campagne n'a eu aucun impact sur la participation des femmes au programme d'alimentation scolaire lui-même, ce qui suggère qu'une meilleure adéquation du programme avec les conditions du marché local est nécessaire.
Les femmes représentent environ la moitié de la production alimentaire mondiale, mais elles continuent de se heurter à des obstacles pour assurer leurs moyens de subsistance, notamment un accès limité aux marchés et à l’information par rapport aux hommes.1 Au Guatemala, le programme d'alimentation scolaire du gouvernement permet aux agriculteurs locaux de s'inscrire comme fournisseurs de nourriture pour les écoles publiques, créant ainsi des liens vitaux. Cependant, les agricultrices sont confrontées à des défis tels qu'une connaissance limitée du programme, des incitations insuffisantes à participer et une capacité de production limitée. Les technologies numériques peuvent accroître leur sensibilisation et leur participation à ce programme.
En collaboration avec l'IPA, les chercheurs ont mené une évaluation randomisée pour mesurer l'impact d'une campagne de messages vidéo et textuels sur la participation des agricultrices au programme d'alimentation scolaire et sur leurs résultats économiques. Au total, 272 villages (881 agricultrices) ont été répartis aléatoirement dans les groupes suivants :
- Vidéo et messages texte : Les femmes de ce groupe ont visionné une vidéo contenant des informations sur les caractéristiques du programme d'alimentation scolaire, les moyens de vendre aux écoles, les normes et pratiques de qualité alimentaire et le programme d'alimentation scolaire dans le cadre de la COVID-19. Elles ont également reçu six SMS personnalisés contenant des rappels sur l'accès au programme d'alimentation scolaire, la demande de produits des écoles, les prix payés par le programme et les coordonnées des agriculteurs qui étaient des fournisseurs du programme.
- Groupe de comparaison : Les femmes de ce groupe ont regardé une vidéo sans rapport avec le sujet et ont reçu des messages texte sur les mesures de prévention de la COVID-19. Après l’évaluation, elles ont reçu les mêmes informations sur le programme de repas scolaires que le groupe ci-dessus.
Les messages vidéo et textuels ont considérablement amélioré les connaissances des agricultrices sur le programme d’alimentation scolaire en tant qu’opportunité commerciale. Par exemple, elles étaient 19.9 % plus susceptibles de savoir que le programme achète auprès d’agriculteurs locaux et 21 % plus susceptibles de savoir qu’elles pouvaient s’inscrire comme fournisseurs de produits alimentaires. Elles étaient également plus susceptibles de connaître les caractéristiques de base du programme. En outre, la campagne a augmenté de 20 % la décision des femmes de vendre les produits d’origine animale demandés par le programme et elle a augmenté de 31.5 % le prix reçu par les femmes sur n’importe quel produit. La campagne n’a eu aucun impact sur la participation des femmes au programme d’alimentation scolaire, car elle n’a pas abordé d’autres défis structurels auxquels les femmes sont confrontées pour rejoindre le programme, tels que l’inadéquation des produits, la capacité de production et la confiance institutionnelle.
Sources
1. Communiqué de presse de l’USDA, « Les États-Unis ouvrent la voie à l’ONU pour déclarer 2026 Année internationale de la femme agricultrice », Département américain de l’agriculture, 2 mai 2024.