Prévenir la violence à l'égard des femmes et des filles : ce que nous avons appris au cours des 30 années écoulées depuis la Déclaration de Beijing

Un groupe de femmes marchant dans le district de Kamwenge, en Ouganda. © 2018 Aude Guerrucci
La Déclaration de Beijing de 1995 et le Programme d'action qui a suivi ont fixé des objectifs ambitieux pour améliorer la vie des femmes dans le monde. Conscients des défis et des opportunités uniques auxquels les femmes sont confrontées, les dirigeants mondiaux se sont engagés à améliorer leur situation. Zones 12, ouvrant la voie aux acteurs du développement et des droits humains. Alors que la 69e Commission de la condition de la femme touche à sa fin et que les dirigeants mondiaux se penchent sur le 30e anniversaire de la Déclaration de Beijing, il est essentiel qu'ils prennent également en compte les avancées importantes réalisées dans la compréhension des mesures efficaces pour améliorer la situation des femmes.
Ces dernières décennies ont vu des progrès dans la collecte de données probantes permettant de comprendre les mesures efficaces pour lutter contre les violences faites aux femmes et aux filles (VFFF). Dans ce billet, nous mettons en lumière les enseignements tirés de la signature de la Déclaration de Pékin et examinons les pistes pour améliorer la situation des femmes et prévenir les VFFF.
Voici ce que nous avons appris :
- Les programmes de conseil aux couples peuvent réduire la violence entre partenaires intimes (VPI)Dans les zones rurales de l’Ouganda, Devenir un, un programme de conseil conjugal confessionnel, a considérablement réduit toutes les formes de violence conjugale, renforçant et modifiant les rapports de force au sein des relations. Son succès a conduit à son extension en Ouganda et au Kenya.
- Le « divertissement éducatif » peut améliorer les attitudes et les comportements à l’égard des droits des femmes et des minorités. En Ouganda ruralDe courtes vidéos contre les violences faites aux femmes ont contribué à réduire la croyance selon laquelle dénoncer les cas de violences faites aux femmes entraînerait des sanctions sociales et ont accru la propension des membres de la communauté à signaler les violences. Les campagnes ludo-éducatives se sont également révélées efficaces pour réduire les taux de fécondité, améliorer l'autonomie reproductive, changer les perceptions autour du mariage des enfantset accroître les comportements sexuels sains chez les jeunes femmes.
- Dans les contextes de conflit, la combinaison d'interventions économiques avec une formation sur le genre ou des dialogues familiaux, qui ciblent les normes sous-jacentes, peut atténuer le stress au sein du ménage et accroître le pouvoir de négociation des femmes.Les travaux du Comité international de secours (IRC) ont révélé des programmes efficaces dans des contextes moins fragiles. peut ne pas fonctionner aussi bien, étant donné que le les facteurs de violence peuvent être différents en période de conflit.
- La création de communautés et de réseaux est également essentielle pour réduire la violence à l’égard des femmes et des filles dans les communautés touchées par les conflits.— en particulier dans les endroits où la réponse institutionnelle est inadéquate et où les taux de signalement sont traditionnellement faibles. Grâce à des groupes de discussion unisexes et familiaux, les IRC Sûr à la maison Le programme vise à cibler le partage du pouvoir, les normes de genre, les pratiques disciplinaires sévères et la parentalité positive. Premières recherches a constaté que cette approche intersectionnelle était très efficace pour prévenir les multiples formes de violence au sein du foyer, notamment la maltraitance des enfants, et pour améliorer les attitudes et les compétences des couples en matière d'équité. Ces résultats soulignent l'importance de cibler la réduction de la violence conjugale sur toutes les générations, sachant que l'exposition des enfants à la violence conjugale augmente la probabilité qu'ils deviennent auteurs ou victimes de violence conjugale à l'avenir.
Quelle est la prochaine étape?
De nouvelles formes de violences faites aux femmes et aux filles sont apparues, notamment la préoccupation croissante liée aux violences sexistes facilitées par les technologies (VSFT), qui demeure mal comprise. Pour combler ce fossé, l'IPA Initiative sur la violence entre partenaires intimes collabore avec sistemaFutura pour développer des mesures permettant de saisir différentes formes de violences basées sur le genre (VBG) et adaptées aux expériences des femmes en Afrique subsaharienne. Étant donné le peu d'échelles de VBG existantes à l'échelle mondiale, cet outil a le potentiel de faire progresser la recherche sur la prévalence et d'éclairer les solutions fondées sur des données probantes (pour en savoir plus sur ces travaux, consultez notre récent article). blog). Comprendre les liens entre la violence hors ligne et en ligne, ainsi que d'autres priorités de recherche décrites dans le Programme de recherche partagé de l'Initiative de recherche sur la violence sexuelle et la violence basée sur le genre, reste essentielle pour développer des solutions fondées sur des données probantes face aux menaces nouvelles et émergentes qui pèsent sur les femmes et les filles.
Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour répondre efficacement aux besoins des femmes et des filles dans des contextes fragiles tels que les conflits et autres crises humanitaires, afin de mieux comprendre comment les crises exacerbent et influencent les facteurs de violence. Des questions subsistent quant à la manière de briser les cycles de violence attribués au fait d'être témoin et d'avoir subi des violences sexistes, des violences conjugales et des traumatismes durant l'enfance, ainsi que quant aux programmes à mettre en œuvre pour modifier les comportements violents des adultes envers les enfants. Programme Paix et Relèvement s’efforce de constituer une base de données probantes sur la réponse à la violence à l’égard des femmes et des filles dans les situations de crise afin d’éclairer les politiques et les pratiques.
Notre travail doit combler le fossé entre recherche et impact afin de maximiser le potentiel des programmes et des politiques pour améliorer la situation de millions de femmes et de filles victimes de violence. Alors que la CSW touche à sa fin, les femmes et les filles du monde entier sont confrontées à des crises de plus en plus fréquentes et prolongées, avec des ressources de plus en plus limitées pour les atténuer. Aujourd'hui plus que jamais, des solutions fondées sur des données probantes sont nécessaires pour optimiser chaque dollar et garantir que des programmes de la plus haute qualité soient proposés aux populations les plus vulnérables du monde.











