Au cours de la dernière décennie, plus de 6 millions de Vénézuéliens ont quitté leur pays. Environ 1.85 million se trouvent actuellement en Colombie (GIFMM, 2021). Les défis à l'intégration socio-économique de cette population dans le pays sont innombrables. Le 8 février 2021, le gouvernement colombien a décidé de régulariser leur statut d'immigration en Colombie et de les caractériser par le biais de l'Estatuto Temporal de Protección para Venezolanos (ETPV).

Selon les données de Migración Colombia, en moins d'un an, plus de 1.74 million de migrants vénézuéliens en Colombie ont terminé le processus de pré-enregistrement (RUMV) et plus d'un million ont terminé l'enregistrement biométrique, étapes nécessaires au processus de régularisation. L'ampleur et la rapidité de ce processus de régularisation sont uniques au monde, d'autant plus que certains groupes sociaux, comme les migrants en situation irrégulière, sont difficiles à atteindre et à caractériser. Par exemple, une étude menée par des chercheurs de l'Université de Yale a révélé que la population de migrants sans papiers vivant aux États-Unis pourrait être le double de ce qui est estimé dans le recensement de la décennie (Fazel-Zarandi et al., 2018).

En Colombie, certains des principaux obstacles à la caractérisation et à la régularisation de la population migrante vénézuélienne ont été la mobilité géographique continue, les niveaux élevés de vulnérabilité socioéconomique, l'accès précaire à Internet et aux appareils mobiles, la méfiance à l'égard des institutions en charge du processus de régularisation, la peur d'arrestation ou de déportation, entre autres. Cette note d'orientation met en lumière le rôle des leaders communautaires et les moyens qu'ils ont utilisés dans le processus de régularisation.