Utiliser des messages texte pour améliorer les connaissances sur la santé reproductive au Ghana

Utiliser des messages texte pour améliorer les connaissances sur la santé reproductive au Ghana

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Abstract

Améliorer l'accès des adolescents à l'information sur les pratiques sexuelles sans risque est crucial pour préserver la santé des générations futures. Au Ghana, Innovations for Poverty Action et des chercheurs ont évalué l'impact d'un programme qui fournissait aux jeunes femmes des informations sur la santé reproductive par SMS. L'étude a révélé que le programme a amélioré les connaissances des jeunes femmes sur la contraception, les infections sexuellement transmissibles et d'autres sujets liés à la santé reproductive.

Question de politique

Bien que des progrès aient été réalisés au cours des 50 dernières années en matière de santé mondiale, la santé reproductive des adolescents reste un défi. En 2013, 36.4 millions de femmes sont devenues mères avant l'âge de 18 ans, et l'Afrique subsaharienne avait la plus forte prévalence de grossesse chez les adolescentes au monde. Les grossesses chez les adolescentes peuvent être dangereuses pour les mères et les enfants, entraînant des niveaux plus élevés de maladies et de décès maternels et infantiles. Selon l'OMS, donner accès aux contraceptifs modernes à toutes les femmes qui le souhaitent pourrait prévenir 70 % des grossesses non désirées.

Les rapports sexuels non protégés sont également un facteur de risque de contracter le VIH. Un quart des nouvelles infections à VIH en Afrique subsaharienne concernent des personnes de moins de 25 ans et presque toutes sont dues à des rapports sexuels non protégés. Encourager l'adoption de pratiques sexuelles plus sécuritaires chez les jeunes est essentiel pour assurer la santé et la sécurité des générations futures. Les programmes qui visent à éduquer les jeunes par SMS sont prometteurs, car ils sont peu coûteux, privés (les adolescents sont informés via leur téléphone personnel) et adaptables à de nombreux contextes et publics. De plus, ces programmes permettent aux experts de générer un contenu de haute qualité qui est ensuite diffusé uniformément à un grand nombre de destinataires.

Contexte de l'évaluation

Quarante-trois pour cent de toutes les filles au Ghana ont des rapports sexuels avant l'âge de 18 ans, et les grossesses non désirées sont courantes. Quarante-deux pour cent des filles de 15 à 19 ans qui ont déjà eu des rapports sexuels ont été enceintes et plus des trois quarts des filles qui ont accouché ont déclaré ne pas avoir voulu de grossesse au moment de la conception. De nombreuses filles qui tombent enceintes abandonnent l'école, ce qui affecte leur éducation et leurs opportunités d'emploi.

Les écoles du Ghana dispensent une éducation à la vie familiale dans les collèges et les lycées depuis 1996. Malgré cette approche progressive, les adolescents disent qu'ils obtiennent leurs informations sur le VIH/SIDA et la contraception à partir de sources médiatiques telles que la radio, la télévision et Internet plutôt que des professeurs, des parents ou des amis.2 Les informations qu'ils obtiennent ne sont pas toujours fiables : une récente enquête nationale sur la santé des adolescents a révélé que les adolescents manquaient de connaissances fondamentales sur la façon de prévenir la grossesse et les infections sexuellement transmissibles (IST). Par exemple, plus de la moitié des adolescentes âgées de 15 à 19 ans ne savent pas qu'une fille peut encore tomber enceinte si elle se lave après un rapport sexuel. Sans informations précises, les adolescents sexuellement actifs peuvent ne pas utiliser correctement des options efficaces pour des rapports sexuels protégés comme les préservatifs.

Avant l'étude, les filles participant au programme ont été interrogées pour mesurer leurs connaissances sur la santé reproductive, y compris les IST et la contraception. Les participants avaient un score moyen de connaissances de 29 %.

Détails de l'intervention

Les chercheurs ont collaboré avec Innovations for Poverty Action pour évaluer l'impact du partage d'informations sur la contraception, les IST et d'autres sujets de santé sur les téléphones portables sur les connaissances des jeunes femmes en matière de santé reproductive. Trente-quatre écoles secondaires ont été assignées au hasard pour participer à l'un des trois programmes de 12 semaines :

SMS interactifs: Les filles de ce groupe ont reçu une fois par semaine des SMS avec des questions sur la santé reproductive. Si les filles répondaient aux messages avec des réponses correctes, elles recevaient un crédit de temps d'antenne en récompense.

Par exemple, une semaine, les participants au groupe interactif ont reçu le SMS suivant :

"Quiz SMART : À quelle fréquence la pilule est-elle prise (la pilule contraceptive) ? Répondez à SMT1 uniquement après qu'une femme a eu des rapports sexuels ou répondez à SMT2 une fois par jour, tous les jours.

Si le participant répondait correctement, il recevrait la réponse :

« Réponse intelligente : c'est vrai ! La pilule est prise une fois par jour, que la femme ait ou non des rapports sexuels. Si vous choisissez d'utiliser la pilule comme méthode contraceptive, vous devez la prendre tous les jours ou elle n'est PAS efficace. Vous ne pouvez pas le prendre quand vous voulez ! Il contient des doses faibles et sûres d'hormones et prévient la grossesse.

Si la participante répondait de manière incorrecte, elle recevrait la même réponse, sauf que "D'accord !" a été remplacé par "Désolé !" Si la participante ne répondait jamais, elle recevrait le SMS de réponse à la fin de la semaine.

SMS à sens unique: Les filles de ce groupe ont reçu des SMS sur des sujets liés à la santé reproductive une fois par semaine.

Les participants de ce groupe ont reçu un message texte contenant les mêmes informations que dans le message "réponse intelligente" ci-dessus, mais sans le quiz préliminaire.

Comparaison: Les filles recevaient des SMS sur le paludisme une fois par semaine.

Résultats et enseignements politiques

Conclusions préliminaires:

La connaissance de la santé reproductive s'est améliorée pour les filles recevant des SMS unidirectionnels ainsi que pour celles recevant des SMS interactifs par rapport au groupe de comparaison.

Après avoir reçu les SMS pendant trois mois, les filles ont été interrogées à nouveau sur les mêmes sujets. Les filles qui ont reçu les SMS interactifs avaient un score moyen de connaissances de 57 % ; ceux qui ont reçu le groupe à sens unique avaient une moyenne de 44 % ; et ceux du groupe de comparaison ont obtenu une moyenne de 33 %. Quinze mois plus tard, les filles avaient conservé une grande partie des connaissances qu'elles avaient acquises; celles du groupe interactif ont obtenu 54 % et les filles du groupe unidirectionnel ont obtenu 45 %, tandis que les filles du groupe de comparaison ont obtenu 42 %.

Un an après la fin de l'intervention, les filles sexuellement actives des groupes interactif et unidirectionnel étaient moins susceptibles d'avoir déclaré une grossesse que les filles sexuellement actives du groupe de comparaison. Cependant, cette mesure autodéclarée pourrait être imprécise, car les filles qui ont reçu des SMS pourraient avoir ressenti une pression pour sous-déclarer leur activité sexuelle. À l'inverse, ils pourraient également avoir ressenti une plus grande ouverture aux sujets de santé sexuelle à la suite de la campagne par SMS, ce qui les rend plus susceptibles d'être honnêtes. Pour minimiser ces effets et encourager l'honnêteté, l'équipe de recherche a administré l'enquête sur des tablettes, permettant aux adolescents de répondre aux enquêtes en privé.

Ces résultats indiquent que le partage d'informations par SMS pourrait améliorer la santé reproductive des filles.

Sources

 

OMS. "Santé de la mère, du nouveau-né, de l'enfant et de l'adolescent : grossesse chez les adolescentes." 2015. http://www.who.int/maternal_child_adolescent/topics/maternal/adolescent_pregnancy/en/

OMS. « La Stratégie mondiale pour la santé de la femme, de l'enfant et de l'adolescent (2016-2030) ». 2015. http://www.who.int/life-course/partners/global-strategy/globalstrategyreport2016-2030-lowres.pdf

Hessburg L et al. Protéger la prochaine génération au Ghana : Nouvelles preuves sur les besoins des adolescents en matière de santé sexuelle et reproductive. New York : Institut Guttmacher, 2007.

Awusabo-Asare K, Biddlecom A, Kumi-Kyereme A, Patterson K. Santé sexuelle et reproductive des adolescents au Ghana : résultats de l'enquête nationale de 2004 sur les adolescents. New York : Institut Guttmacher, 2006.

03 mai 2016