De plus en plus de preuves suggèrent que les contrats de rémunération au rendement (P4P) peuvent susciter un plus grand effort de la part des fonctionnaires en poste, mais on en sait moins sur la façon dont ces contrats affectent la composition de la main-d'œuvre du secteur public. Nous fournissons la première preuve expérimentale de l'impact du P4P sur les marges de composition et d'effort. En partenariat avec le gouvernement du Rwanda, nous avons mis en place un système de « paiement au centile » (Barlevy et Neal 2012) dans une nouvelle conception expérimentale à deux niveaux. Dans le premier niveau, nous avons assigné au hasard les marchés du travail des enseignants à des P4P ou à des contrats équivalents à salaire fixe. Dans le deuxième niveau, nous avons mis en place une re-randomisation "surprise" au niveau de l'école, nous permettant d'identifier séparément les effets de composition des contrats P4P annoncés et les effets d'effort des contrats P4P expérimentés. Notre plan de pré-analyse définit un cadre théorique qui aide à définir un ensemble d'hypothèses et effectue des simulations sur des données en aveugle pour développer des tests de grande puissance. Nous constatons que les contrats P4P ont modifié la composition du personnel enseignant, attirant des individus plus axés sur l'argent, tel que mesuré par un jeu de dictateur encadré. Mais ces recrues n'étaient pas des enseignants moins efficaces, voire l'inverse. Sur la marge d'effort, nous observons des gains substantiels et statistiquement significatifs dans la valeur ajoutée des enseignants, reflétés dans des effets positifs sur la présence des enseignants et la pédagogie observée dans la classe. En 2e année, nous estimons l'effet total du P4P, à travers les marges de composition et d'effort, à 0.21 écart-type de l'apprentissage des élèves. Un quart de cet impact peut être attribué à la sélection au stade du recrutement, les trois quarts restants découlant d'un effort accru.