Accès à l'épargne au Népal

Accès à l'épargne au Népal

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Abstract

La majorité des pauvres n'ont pas accès à des comptes bancaires et dépendent de mécanismes d'épargne informels (Banerjee et Duflo 2007)1. Il y a peu de preuves sur la façon dont le comportement des ménages pauvres change lorsqu'on leur offre l'accès à un compte d'épargne traditionnel. Les ménages pauvres ouvriraient-ils un compte d'épargne de base s'ils y avaient accès ? Cet accès les aiderait-il à accumuler de petites sommes en épargne accrue au fil du temps ? Dans cette expérience sur le terrain, des ménages de 19 quartiers pauvres du Népal se sont vu proposer au hasard des comptes bancaires simples sans frais dans des agences bancaires locales. Les résultats montrent qu'il existe une demande inexploitée pour les comptes d'épargne. L'accès aux comptes d'épargne a augmenté les actifs monétaires et le total des actifs sans évincer d'autres types d'actifs ou d'épargne formelle dans les institutions. Les ménages bénéficiant de ce nouvel accès financier ont également accru leurs investissements dans l'éducation.

Question de politique

Les avantages potentiels d'un compte d'épargne formel sont multiples et comprennent une meilleure capacité à faire face aux chocs, à l'accumulation d'actifs et à la capacité de planifier l'avenir. Il existe à ce jour des preuves prometteuses mais limitées sur les avantages de l'accès aux comptes d'épargne pour les pauvres. En outre, ces études se sont jusqu'à présent concentrées sur des sous-ensembles spécifiques de la population tels que les entrepreneurs ou, pour les études d'épargne d'engagement, les clients existants d'une banque ou d'une institution de microfinance. La littérature actuelle manque d'études qui examinent comment généralement le comportement des ménages pauvres change lorsqu'on leur offre l'accès aux marchés financiers par le biais d'un compte d'épargne.

Contexte de l'évaluation

Cette étude se déroule à Pokhara, au Népal, dans 19 quartiers pauvres communément appelés bidonvilles. Les quartiers, qui sont en fait des établissements permanents, varient en population de 20 à 150 ménages. Au moment de l'étude de référence, les ménages de ces zones avaient un salaire hebdomadaire moyen de 1,600 20 roupies népalaises, soit environ XNUMX USD. Les participants à l'étude étaient principalement impliqués dans les industries agricoles et de la construction, engagés dans des activités telles que la collecte de sable et de pierres, la vente de produits et l'élevage de bétail. Les chercheurs ont collaboré avec une ONG locale, Good Neighbor Service Association Nepal (GONESA), car elle offrait des produits d'épargne dans de nouveaux endroits, pour évaluer l'impact sur la population.

Détails de l'intervention

Une enquête de base a été administrée à 1,236 XNUMX ménages. Peu de temps après, des loteries publiques ont été organisées pour offrir au hasard de nouveaux comptes d'épargne dans une succursale locale de GONESA à la moitié des ménages interrogés. L'autre moitié a servi de groupe de comparaison et n'a pas pu ouvrir de comptes.

Les nouvelles agences bancaires des 19 quartiers sont ouvertes deux fois par semaine pendant trois heures selon un horaire établi. Les clients ne peuvent pas effectuer de dépôts ou de retraits en dehors de ces heures dans les agences, mais ils peuvent se rendre au siège de la banque au centre-ville tous les jours de la semaine. Les comptes bancaires n'ont pas de frais d'ouverture ou de transaction et paient un taux d'intérêt annualisé de 10% aux clients.

Un an après l'ouverture des comptes, une enquête finale a été administrée aux bénéficiaires et aux participants du groupe de comparaison pour collecter des données sur les niveaux de consommation, le comportement financier et l'accumulation d'actifs, entre autres indicateurs. Des données administratives ont également été recueillies auprès de GONESA sur l'utilisation des comptes d'épargne au niveau individuel, notamment la date, le lieu et le montant de chaque dépôt et retrait.

Résultats et enseignements politiques

Cette expérience de terrain fournit des preuves détaillées des effets causals de l'accès à un compte bancaire entièrement liquide sur le comportement d'épargne et d'investissement. Les résultats montrent d'abord qu'il existe une demande inexploitée pour des comptes d'épargne entièrement liquides : 84 % des ménages à qui le compte a été proposé en ont ouvert un. Deuxièmement, les pauvres peuvent épargner : 80 % des ménages à qui le compte a été proposé l'ont utilisé fréquemment, effectuant des dépôts d'environ 8 % de leur revenu hebdomadaire 0.8 fois par semaine, en moyenne.

Troisièmement, un an après le début de l'intervention, les ménages ayant accès aux comptes d'épargne GONESA avaient 25 % d'actifs monétaires en plus que les ménages qui n'y avaient pas accès. De plus, leurs actifs totaux, qui comprennent les actifs monétaires et non monétaires (biens de consommation durables et bétail), étaient supérieurs de 12 % à ceux des ménages de comparaison. Ainsi, l'augmentation des actifs monétaires ne semble pas se faire au prix d'une éviction de l'épargne en actifs non monétaires.

Quatrièmement, l'accès à un compte d'épargne a fortement augmenté l'investissement des ménages dans l'éducation. En outre, les ménages ayant accès au compte d'épargne qui avaient subi des chocs de santé au cours du mois précédent ne semblaient pas subir de variations importantes de leur revenu hebdomadaire, ce qui suggère que le fait d'avoir une épargne peut servir de tampon contre des circonstances défavorables.

Dans l'ensemble, les résultats suggèrent que s'ils ont accès à un compte d'épargne de base sans frais, les ménages pauvres épargnent plus que ceux qui n'ont à leur disposition que des stratégies informelles. Ils accumulent plus d'actifs et investissent davantage dans l'éducation. Ces résultats soulignent que les comptes d'épargne peuvent être bénéfiques même lorsque les ménages n'utilisent pas l'argent épargné pour le développement des microentreprises, car ils permettent aux ménages de faire des investissements dans le capital humain qui améliorent la productivité.

Sources

1. Banerjee, Abhijit V. et Esther Duflo. 2007. « La vie économique des pauvres ». Journal des perspectives économiques, 21(1): 141–167.

23 avril 2015