L'impact des contraintes de crédit sur les entreprises exportatrices

L'impact des contraintes de crédit sur les entreprises exportatrices

Blocs de contenu du modèle G
Sous-éditeur

Abstract

On pense que l'amélioration de l'accès au crédit aide les petites et moyennes entreprises à participer au commerce international, mais les preuves existantes sur le lien entre le financement et l'exportation sont mitigées. Cette étude a évalué l'impact des contraintes de crédit sur les entreprises exportatrices en examinant deux changements de politique en Inde - un en 1998 qui a étendu le crédit subventionné aux entreprises et un autre en 2000 qui a révoqué le crédit subventionné pour une partie de ces entreprises. Les résultats ont montré que l'expansion du crédit en 1998 a augmenté les emprunts et amélioré les recettes d'exportation des entreprises nouvellement éligibles, et que les entreprises ont continué à emprunter et à gagner davantage grâce à l'exportation même après la révocation du crédit subventionné.

Question de politique

L'exportation est largement considérée comme un moyen important pour les petites et moyennes entreprises (PME) des pays en développement d'élargir leurs marchés, d'augmenter la production, d'acquérir de nouvelles technologies et d'atténuer les risques. Dans de nombreux pays en développement, le secteur bancaire a tendance à sous-prêter aux PME, ce qui signifie que les entreprises pourraient réaliser des bénéfices supplémentaires si elles pouvaient accéder à davantage de crédit. Cette contrainte de financement est considérée comme un obstacle possible à l'augmentation des exportations, ainsi qu'une contrainte à la croissance des PME en général. Pour cette raison, les gouvernements de certains pays en développement s'efforcent de promouvoir le financement des PME par le biais de diverses réformes et interventions. Cependant, les preuves du lien entre l'accès au financement et la propension à exporter sont mitigées. Cette étude vise à faire la lumière sur la relation causale entre le financement et l'exportation en examinant l'impact des changements dans la disponibilité des prêts bonifiés aux PME en Inde.

Contexte de l'évaluation

Le secteur bancaire en Inde est largement dominé par les banques du secteur public, qui sont des banques d'entreprise dont le gouvernement est l'actionnaire majoritaire. Soixante-dix-huit pour cent du total des dépôts sont collectés par les banques publiques et 77 pour cent du total des prêts et avances sont consentis par ces banques. Jusqu'en 1997, la Reserve Bank of India réglementait intensément le montant du financement offert par les banques, et elle continue d'être impliquée dans la détermination des politiques de prêt des banques. On pense que ces politiques bancaires rigides sont l'une des raisons pour lesquelles les banques indiennes prêtent moins que le montant que les entreprises utiliseraient pour maximiser leurs profits.

Outre les politiques rigides évoquées ci-dessus, deux autres caractéristiques du secteur bancaire indien sont considérées comme étant à l'origine du sous-prêt. Premièrement, les banques en Inde sont lentes à réagir aux changements dans les modèles de prêt, de sorte que les banques ne commenceront pas nécessairement à prêter à certains types d'entreprises, même si des données récentes suggèrent que cela serait rentable. Deuxièmement, comme le secteur public est l'actionnaire majoritaire de la plupart des banques en Inde, les employés des banques sont considérés comme des fonctionnaires et sont donc tenus de respecter des lois anti-corruption strictes. La recherche montre que la peur d'être poursuivi réduit considérablement les prêts.

Pour promouvoir les prêts au secteur agricole et aux petites industries, secteurs que le gouvernement indien considère comme prioritaires, toutes les banques en Inde sont tenues de prêter 40 % de leur crédit à un taux subventionné à ces secteurs. Avant 1998, les petites industries étaient considérées comme des entreprises dont les investissements étaient inférieurs à 6.5 millions de roupies. En janvier 1998, le seuil a été relevé, rendant soudainement les grandes entreprises éligibles au crédit subventionné. En janvier 2000, la réforme de 1998 a été partiellement annulée lorsque le seuil a de nouveau été abaissé.

Détails de l'intervention

Pour mesurer l'impact de l'augmentation du montant du crédit disponible sur les PME, les chercheurs ont utilisé les changements de politique en 1998 et 2000 comme base d'une expérience naturelle. Les données du Center for Monitoring Indian Economy sur 1000 entreprises du secteur manufacturier en Inde ont été utilisées pour évaluer les changements dans les habitudes commerciales internationales des entreprises exportatrices lorsqu'elles ont été rendues éligibles aux subventions de crédit et lorsque ces subventions ont été révoquées.

Pour les années 1999 et 2000, toutes les nouvelles entreprises devenues éligibles à la subvention formaient le groupe de traitement, tandis que de 2001 à 2006 toutes les entreprises qui avaient perdu leur éligibilité formaient le groupe de traitement. Les entreprises qui n'ont pas été touchées par ces changements de politique ont été considérées comme le groupe de comparaison dans cette évaluation.

Résultats et enseignements politiques

Les résultats montrent que les entreprises touchées par le changement de politique de 1998 étaient limitées en matière de crédit. Le taux de crédit bancaire à court terme pour les entreprises nouvellement éligibles a augmenté de 18 % et le total des emprunts bancaires a augmenté d'environ 20 %. Les emprunts auprès d'autres sources ont également augmenté, ce qui signifie que les entreprises profitaient de plus de crédit plutôt que de remplacer d'autres sources de crédit par des crédits subventionnés.

La disponibilité du crédit pour les entreprises nouvellement éligibles a entraîné une augmentation de 22 % des recettes d'exportation de ces entreprises. Cela confirme l'opinion selon laquelle un accès accru au crédit peut entraîner des niveaux d'exportation plus élevés. L'étude montre en outre qu'il existe une relation positive entre l'exportation et la croissance des entreprises et la santé financière.

Le revirement de politique en 2000 n'a eu que peu ou pas d'effet sur les emprunts bancaires et les recettes d'exportation des entreprises dont l'éligibilité a été révoquée. Cela confirme l'opinion selon laquelle le secteur bancaire indien a tendance à sous-prêter, puisque l'accès accru au crédit accordé aux entreprises nouvellement éligibles en 1998 a permis à ces entreprises de se développer rapidement. Compte tenu des performances positives de ces entreprises, les banques n'avaient aucune raison de réduire leur limite de crédit lorsque la politique a été inversée en 2000 et que les entreprises ont continué à emprunter au taux d'intérêt du marché.

Il est important de noter que si le changement de politique de 1998 a augmenté les emprunts pour les entreprises nouvellement éligibles, il a réduit les emprunts pour les petites entreprises qui étaient déjà éligibles au crédit subventionné et les grandes entreprises qui n'ont jamais été éligibles. Par conséquent, le changement de politique a entraîné une réaffectation du crédit de ces entreprises aux entreprises nouvellement éligibles.

Sources

 Paravisini, Daniel, Veronica Rappoport, Philipp Schnabl et Daniel Wolfenzon.Disséquer l'effet de l'offre de crédit sur le commerce : preuves tirées des données appariées crédit-exportation. N° w16975. Bureau national de recherche économique, 2011.

Bridges, Sarah et Alessandra Guariglia. "Contraintes financières, engagement mondial et survie des entreprises au Royaume-Uni : preuves à partir de microdonnées." Journal écossais d'économie politique 55, non. 4 (2008): 444-464.

 Banerjee, Abhijit V., Shawn Cole et Esther Duflo. "Financement bancaire en Inde." (2003).

18 octobre 2014