Adoption de l'assurance, du crédit et de la technologie au Malawi

Adoption de l'assurance, du crédit et de la technologie au Malawi

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Abstract

Les agriculteurs de subsistance pauvres considèrent souvent l'adoption de nouvelles technologies, telles que les semences hybrides, comme risquée car ils craignent que l'investissement initial ne soit pas rentable et qu'ils pourraient être moins bien lotis, en particulier en cas de sécheresse. Pourtant, les nouvelles technologies peuvent aider les agriculteurs à produire plus de nourriture. Alors que se passe-t-il si le risque d'essayer une nouvelle technologie est supprimé ? Peu d'études ont évalué si la fourniture d'assurance peut accroître l'adoption de technologies agricoles rentables. Dans cette étude, les chercheurs ont examiné si le fait de regrouper l'assurance pluie avec un programme de crédit - destiné à financer l'adoption d'une nouvelle technologie de culture - augmentait la demande de crédit.

Question de politique

La vision économique classique des agriculteurs pauvres est que leur manque de coussin d'épargne les pousse à préférer des approches agricoles avec des rendements moyens plus fiables, mais plus faibles. Les agriculteurs peuvent considérer l'adoption de nouvelles technologies comme risquée, en particulier au début du processus d'adoption lorsque l'utilisation appropriée et les rendements moyens ne sont pas bien compris. Les facteurs météorologiques et environnementaux peuvent également poser des risques importants. Le risque et l'incertitude peuvent conduire à de faibles niveaux d'adoption de la technologie, en particulier lorsque les ressources pour aider les agriculteurs à faire face au risque, telles que l'assurance, ne sont pas disponibles. Cependant, peu d'études ont évalué si la fourniture d'assurance peut accroître l'adoption de technologies agricoles rentables.

Contexte de l'évaluation

Presque tous les ménages du Malawi (97 pour cent en 2004-2005) sont engagés dans la production de maïs, mais seulement 58 pour cent utilisent des variétés de maïs hybrides. L'adoption du maïs hybride au Malawi a pris du retard par rapport à l'adoption au Kenya, en Zambie et au Zimbabwe. L'aversion au risque, les contraintes de crédit et l'accès limité à l'information sont parmi les raisons les plus citées pour lesquelles les semences hybrides et d'autres technologies n'ont pas réussi à s'implanter au Malawi. Au Malawi, le risque de précipitation variable est de loin la principale source de risque de production, suivi par les ravageurs.

Détails de l'intervention

Les chercheurs ont mené une évaluation aléatoire sur le terrain pour déterminer si l'association d'une assurance pluie avec un programme de crédit (destiné à financer l'adoption d'une nouvelle technologie de culture) augmentait la demande de crédit. Les chercheurs ont sélectionné au hasard 16 localités du centre du Malawi où les agriculteurs se sont vu offrir un crédit pour acheter des semences hybrides de maïs et d'arachide à haut rendement à planter pendant la campagne agricole de novembre 2006. Dans 16 autres localités, les agriculteurs se sont vu proposer un programme de crédit similaire, mais s'ils prenaient le prêt, ils devaient également souscrire (à des taux actuariellement équitables) une police d'assurance contre les intempéries qui annulait partiellement ou totalement le prêt en cas de faibles précipitations.

Les institutions de microfinance Opportunity International Bank of Malawi (OIBM) et Malawi Rural Finance Corporation (MRFC) ont proposé des prêts pour les semences hybrides sur la base de contrats de responsabilité collective pour les clubs de 10 à 20 agriculteurs. L'acceptation du prêt était une décision individuelle, mais le sous-ensemble d'agriculteurs qui ont contracté le prêt ont été informés qu'ils étaient solidairement responsables des prêts des autres.

La police d'assurance climatique a été adaptée à chacune des quatre régions du projet (Lilongwe Nord, Kasungu, Nkhotakota et Mchinji). Les paiements étaient basés sur les relevés de précipitations à la station météorologique la plus proche de l'individu en question, et les primes étaient plus faibles dans les endroits où la probabilité d'un mauvais choc pluviométrique était plus faible. Par rapport à l'intérêt annuel du prêt non assuré (27.5 %), un agriculteur qui contractait un prêt arachide assuré était confronté à un taux d'intérêt effectif allant de 37.8 % à 44.4 %, selon la zone.

Tous les agriculteurs de l'étude ont reçu une enquête auprès des ménages qui couvrait les revenus, l'éducation, les actifs, les activités génératrices de revenus (y compris des informations détaillées sur la production agricole et le choix des cultures), les mesures de l'aversion au risque et les connaissances sur les produits financiers tels que le crédit et l'assurance.

Résultats et enseignements politiques

Demande de prêt : Le taux de participation était de 33 % parmi les agriculteurs qui se sont vu offrir le prêt de base sans assurance. La participation était plus faible, à seulement 17.6 %, parmi les agriculteurs dont les prêts étaient assurés contre les mauvaises précipitations. Une explication potentielle est que les agriculteurs étaient déjà implicitement assurés par la responsabilité limitée inhérente au contrat de prêt, de sorte que le fait de regrouper un prêt avec une assurance formelle (pour laquelle une prime d'assurance est facturée) équivaut en fait à une augmentation du taux d'intérêt sur le prêt.

Il est également possible que les agriculteurs aient été incertains des risques associés aux semences hybrides. Pour ceux du groupe de traitement, le fait qu'on leur ait proposé une assurance peut avoir servi de signal que les semences étaient un investissement risqué. Une moindre souscription au produit crédit plus assurance serait alors une réponse rationnelle.

L'analyse indique que les agriculteurs les plus riches et les plus instruits étaient plus susceptibles de contracter le prêt assuré. En revanche, rien n'indique que l'éducation, le revenu ou la richesse des agriculteurs soient liés à l'acceptation des prêts dans le groupe des prêts non assurés.

27 mai 2014