Personnaliser les informations pour améliorer l'épargne-retraite au Chili

Personnaliser les informations pour améliorer l'épargne-retraite au Chili

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Abstract

Le fait de donner aux titulaires de comptes de retraite des informations personnalisées sur les implications financières de l'augmentation de leurs cotisations, de la formalisation de l'emploi et du report de l'âge de la retraite peut-il les aider à prendre des décisions plus éclairées en matière de planification de la retraite ? Les chercheurs se sont associés à l'autorité nationale des pensions du Chili pour évaluer comment le fait de fournir aux employés du gouvernement des informations personnalisées sur la retraite, via des kiosques en libre-service dans les bureaux du gouvernement, a un impact sur leurs connaissances financières et leurs décisions concernant la participation au marché du travail et la planification de la retraite. Les résultats préliminaires indiquent que les informations personnalisées ont augmenté le montant des contributions volontaires, mais que les impacts se sont estompés avec le temps.

Question de politique

Les régimes d'épargne-retraite à cotisations définies, par le biais desquels les employés cotisent un montant obligatoire prélevé directement sur leur salaire, sont courants dans de nombreux pays en développement. Ces régimes permettent généralement aux particuliers de compléter leur régime par des cotisations volontaires, mais les particuliers peuvent ne pas avoir les connaissances financières nécessaires pour choisir le montant de cotisation le plus avantageux, ou ne pas être conscients des effets sur les versements de retraite du fait de ne pas verser suffisamment de cotisations volontaires, de travailler dans le secteur informel ou prendre une retraite anticipée. L'information personnalisée sur l'épargne-retraite adaptée à la situation financière de chacun peut être un moyen efficace d'accroître les connaissances et d'encourager les personnes à faible revenu sur le marché du travail à adopter des habitudes qui entraînent une augmentation des versements de pension.

Contexte de l'évaluation

Le Chili exige des travailleurs formellement employés qu'ils versent environ 10 % de leur revenu imposable sur un compte de retraite. Cependant, les taux de cotisation restent faibles ; les personnes peuvent ne pas être formellement employées, éviter de cotiser, arrêter de cotiser lorsqu'elles sont au chômage ou ne pas cotiser suffisamment pour prendre leur retraite confortablement. Les personnes à faible revenu, qui représentent 65 % de tous les titulaires de comptes de retraite, peuvent être les plus touchées par de faibles cotisations. Le manque de connaissances financières et le faible niveau de compréhension du régime de retraite peuvent également contribuer à des résultats sous-optimaux. Une enquête de 2009 a indiqué que la plupart des membres du système national de retraite chilien ne savaient pas comment leur pension serait calculée, et beaucoup de ceux qui prétendaient savoir n'étaient pas en mesure de répondre aux questions sur le sujet lorsqu'on leur posait la question. 

Détails de l'intervention

Les chercheurs se sont associés au Surintendance des pensions (SdP) au Chili pour évaluer l'impact de la fourniture d'informations personnalisées sur l'épargne-retraite sur les cotisations de retraite des personnes à faible revenu en âge de travailler.

Le SdP a installé des bornes libre-service dans huit bureaux gouvernementaux de la région métropolitaine de Santiago. Dans les kiosques, les individus étaient invités à s'identifier avec leur empreinte digitale et leur numéro d'identification national (RUT). Sur la base de leur RUT, chaque individu a été assigné au hasard dans l'un des deux groupes : un groupe de comparaison qui a reçu des informations accessibles au public, générique des informations sur la façon d'améliorer leur épargne-retraite, et un groupe de traitement qui a reçu une personnalisé session de simulation en ligne montrant comment la modification de leurs niveaux de cotisation actuels affecterait leur solde d'épargne-retraite prévu. Les deux types d'information ont été conçus pour s'assurer que l'intervention isole l'impact de l'information personnalisée et ne se contente pas de « pousser » le comportement d'épargne en augmentant l'importance de l'épargne-retraite.

La simulation personnalisée a utilisé une combinaison d'informations financières personnelles des utilisateurs (extraites de la base de données gouvernementale à l'aide de leur RUT) et d'informations saisies directement par les utilisateurs, telles que leur âge de retraite souhaité et les années estimées de cotisation à leur fonds de retraite. Sur la base de ces informations, le simulateur a montré aux utilisateurs une projection de leurs finances après la retraite, et les utilisateurs pouvaient ensuite modifier les paramètres pour voir comment leur versement éventuel de pension serait affecté.

Les utilisateurs des deux groupes ont été interrogés au kiosque sur des sujets tels que les connaissances financières et les niveaux de cotisation aux fonds de retraite. De plus, les données administratives fournies par le gouvernement ont permis aux chercheurs de mesurer les impacts sur la participation au marché du travail et le comportement d'épargne jusqu'à un an plus tard.

Résultats et enseignements politiques

Les résultats préliminaires indiquent que les informations personnalisées ont augmenté le montant moyen des cotisations volontaires de 12 % au cours de l'année suivant l'intervention, mais n'ont pas eu d'impact significatif sur le nombre moyen de cotisations obligatoires, la probabilité d'adhérer au système de fonds de pension ou la gestion active. décisions de pensions par ceux qui y étaient inscrits. Les chercheurs n'ont trouvé aucune preuve que l'augmentation des cotisations volontaires s'est faite au détriment de l'épargne en dehors du régime de retraite. Cependant, les impacts sur les montants des cotisations volontaires semblent se dissiper avec le temps - ils n'étaient significatifs que pendant les huit premiers mois suivant l'intervention, et étaient insuffisants pour modifier de manière significative les futures pensions.

Les impacts variaient selon les différents groupes. Par exemple, les femmes ont augmenté leur épargne volontaire plus que les hommes. De plus, les utilisateurs qui avaient auparavant surestimé leur versement de pension (c'est-à-dire ceux qui ont été informés par le simulateur que leur versement serait inférieur à ce qu'ils avaient prévu) ont augmenté leurs cotisations volontaires tandis que ceux qui sous-estimé leurs versements ont diminué leurs cotisations obligatoires. Cette variation suggère que les informations personnalisées fournies dans cette étude n'ont pas agi comme un simple coup de pouce pour changer le comportement d'épargne, mais ont plutôt influencé les décisions par le biais d'un canal d'information qui a amélioré la compréhension du régime de retraite et les implications financières des cotisations volontaires, la participation au marché du travail , et l'âge de la retraite.

05 mai 2015