Cet article étudie les impacts économiques et sanitaires de la crise de l'élection présidentielle kenyane de 2007. Au cours des deux mois de conflit civil qui ont immédiatement suivi les élections, nous observons des baisses importantes des revenus, des dépenses et de la consommation pour une large partie de la population rurale. Cela suggère que les ménages n'ont pas pu amortir le choc. Nous constatons également que la crise a augmenté la probabilité que les femmes qui fournissent des services sexuels transactionnels choisissent d'avoir des rapports sexuels non protégés, augmentant ainsi le risque de transmission du VIH/SIDA. Ces résultats suggèrent que les troubles sociaux sont un canal important par lequel l'instabilité politique peut affecter les résultats et le développement à long terme.